Un petit tour dans Lonedonne

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

Sujet: Un petit tour dans Lonedonne Ven 27 Nov - 11:59

Aaaah LoneDonne…LoneDonne est éternelle, et ce n’est pas un banal accident neutrinologique qui la fera disparaître, même si sur ce coup on n’en est pas passés loin. Pour les nostalgiques et les miraculés, pas d’inquiétude, les magasins ont rouvert, car les Dieux ont eu la mauvaise idée de déclencher leur cataclysme avant le début des Soldes. Les riches jeunes femmes et leurs amants qui le seront bientôt déambulent gracieusement, offrant au chaland moins aisé qui sort de sa maison crasseuse un bienheureux mépris. Après tout, on dit les riches pingres, mais quand il s’agit de donner leur condescendance et leur air supérieur, ils ne sont pas les derniers, et ça, on l’oublie trop souvent. Bien sûr, tout ça attire la racaille, mais on ne fait pas de feu sans fumée.

Les maisons cossues et hôtels particuliers se succèdent le long des rues, même si leur opulence ira décroissant lorsque vous vous éloignerez du centre ville pour vous diriger vers la forêt. Notez aussi ponctuellement la présence de fresques murales hideuses et payées une fortune par les propriétaires pour embellir leur façade : une coutume veut que l’on se soulage de ses besoins pressants sur ces décorations, mais il faut avouer que ce sont des hommes qui ont lancé la mode avec un machisme certain. N’y voyez pas une expression de rejet du mauvais goût : l’idée est partie de jaloux qui, eux, n’avaient pas les moyens de s’offrir les mêmes travaux.

Vous croiserez quelques constructions pittoresques, comme le Palais de la Justice Aveugle. Celui-ci fut en son temps Palais de Justice, mais les premiers à en reprendre possession depuis la catastrophe furent les membres d’une grande lignée de malfrats, qui le rebaptisèrent afin qu’il colle mieux à leurs idéaux. De même, le nouveau Palais de Justice se distingue par ses éclairages rouges, sa façade rose et les dessins suggestifs qui l’ornent, puisqu’il prend place dans ce qui fut anciennement la plus grande maison des plaisirs de la ville.

Si la richesse vous dégoûte ou vous rend jaloux et que votre vessie est vide, vous pouvez toujours vous diriger vers les banlieues bien moins cotées. Peut-être même y trouverez vous que la morale y est plus saine, c’est selon votre éthique. Et si vous cherchez du trash, du noir et de la pure, cherchez les bouches d’égouts, il y’en a à chaque coin de rue. Un autre monde en reflet s’ouvrira à vous, mais il est conseillé de s’y aventurer en abandonnant ses objets de valeur (je vous conseille ainsi mon frère, Horace Ystance, prêteur sur gages, tarifs imbattables à partir de 10% de la valeur de l’objet avec intérêts à partir de la troisième heure seulement).

(Milyo)