Nous avancions vers la foret...

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

Au moment où le nuage apparut et que Skhi s'approcha d'elle, Alia se colla un peu plus à lui sans lacher ce nuage des yeux.
Puis elle fixa ce géant devant eux, le regard étonnée, bouche bée. Il lui fallu un moment pour se reprendre, elle jeta un coup d'oeil au sylphelin avant de reposer ses yeux sur le géant.

Des milliers de questions se bouscule dans sa tête, elle croisa les bras devant elle en disant, d'un ton sur.

Et que faisiez vous enfermez chez ce Skeleton si vous nous suiviez?

A sa grande surprise le géant se mit à rire avant de lui répondre.

Je n'étais pas enfermé, contrairement à ce que vous avez pu croire. Le skeleton a du nous prendre pour 3 squatteurs. Mais il faut dire que vous le laissez croire ma bien fait rire.

Il s'approcha d'eux de quelques pas.

Mais je savais que vous trouverez refuge dans cette maison, c'était la seule des kilomètres à la ronde.

Il s'approcha encore de quelques pas.

Eh! Restez où vous êtes, tout ca ne nous dit pas qui vous êtes et pourquoi vous voulez nous aider?

Le géant sourit à Alia en répondant.

Mon nom ne vous dirait rien, mais je connais celui qui tourmente votre ami et je sais ce qu'il cherche. Faite moi donc confiance.

Puis il se tourna vers Skhizein en ajoutant.

Vous même ne savez ni où aller et ni pourquoi vous devez y aller, sans parler que vous n'avez aucune idée de comment vous devez vous y prendre.

Un grand sourire traverse son visage, mais sans moquerie, plutôt plein de compassion.
Mais il veut vraiment aider? Les sylphelins peuvent-ils lui faire confiance?

Alianae fronca les sourcils sans le lacher du regard, tout ceci ne lui disait rien de bon. Après avoir scruter le géant durant quelques secondes elle regarda Skhizein et lui dit tout bas.

Tu crois qu'on peut lui faire confiance.

Non.

Ma réponse était catégorique et pourtant je savais au fond de moi que c'était la seule piste que j'avais pu avoir depuis mon arrivée sur ces terres.

Mais on a pas trop le choix, n'est-ce pas ?

Le vent soufflait fort et faisait danser les cheveux longs d'Alia. J'avançais d'un pas pour faire face au géant et levais la tête avec un sourire aux lèvres.

Si vous commenciez par nous dire votre nom ?

Osgillath. Me dit-il en souriant.
Et comme je l'ai dis plutôt, je suis une vieille connaissance de celui qui vous hante...

Il me toisa du regard, s'attardant une fois de plus sur mon avant-bras. Étrangement l'Autre n'avait pas refait surface depuis que nous nous trouvions en sa compagnie. Peut-être avait-il peur ? Pourquoi ?

C'est à cause de ceci !

Je sursautais presque. Le géant venait de lire dans mes pensées, du moins je le craignais.
Il mit sa main dans sous sa longue cape et en sortit ce qui devait ressembler à une amulette. Elle était dorée et en son centre était incrusté une émeraude étincelante.

Le pouvoir de cette pierre inhibe les capacités de celui qui se cache en toi...

Les yeux équarquillés, je restais sans voix, regardant le pendentif puis je m'attardais sur mon tatouage avant de me tourner vers Alia.

Alors ça !

Depuis que le géant avait sortit cette amulette et la brandissait sous les yeux de Skhizein, une drôle d'énergie les avaient envahits, enrobant tout ce qui se trouvait à proximiter. Alianae, en regardant autour d'elle, trouvait tout plus sombre, devenant presque inquiétant. Elle sentait des frissons la parcourir de la tête au pied, lui provoquant la chair de poule sur chaque centimètre de sa peau.

Elle regarda tour à tour le géant et son ami, ils semblaient perdus, ailleurs, ou c'était peut être elle qui avait disparu à leurs yeux.

C'est comme si il communiquait ensemble, par le simple regard, éloigné mais faisant comme une seule entité. Un sentiment étrange s'insinuait en elle, une envie irréversible de pleurer, un sentiment d'une t-elle force qu'une larme coula lentement sur sa joue.

L'air devenait presque suffocant, tant insoutenable qu'Alianae voulu s'éloigner. Tenant toujours le bras de Skhizein, elle tenta de le tirer en arrière avec elle, mais ce fut impossible. Il était comme fixé au sol, imperturbable, Skhi continuait de regarder Osgillath et l'amulette sans prêter attention au effort d'Alia pour le tirer de là.

Au bout d'une bonne minute d'effort, Alianae se laissa tomber à genoux, l'air devenant toujours plus irréspirable, elle peinait à reprendre son souffle. Les mains sur les genoux, prenant de profonde inspiration elle releva la tête pour les voirs, impuissante.
Ils ne bougaient toujours pas, aucun son, même le vent et les animaux de la forêt semblaient être figés.

Skhizein lui, était comme attiré par cette émeraude, elle scintillait, brillait de milles feux. Il se sentait aspiré par elle, par son énergie. Mais pendant ce temps dans sa tête.

Tu n'imagine pas la force qui coule dans tes veines, qui s'insinuent dans ton âme. Tu deviendras aussi noir que lui et il prendra posséssion de toi, se nourrissant de ton énergie vital.
Petit à petit, lentement, il te tuera.

Ces phrases, mélangées à d'autres incompréhensibles, surement dans une autre langue et pourtant des mots si familier à son oreille.
Il sentait une colère montée en lui, une haine si violente qu'il en serra les poings, comme prêt à frapper. Mais au milieu de ses sentiments et des ces idées noirs, il pouvait entendre une petite voix, du plus profond de son ame.

Non, résiste..... Ne l'écoute pas.... tu dois résister

Il ne s'était jamais sentit aussi partagé, aussi dédoublé.

Je sens ton esprit embrumé, tu doute.
Tu n'es pas prêt.

Le géant rangea l'amulette. Ce simple geste dissipa toute cette mauvaise énergie et tout redevint normal.
Skhizein se frotta les yeux, il avait l'esprit flou, comme sortit d'un rêve.

Il me fallut quelques instants pour me remettre de ce qui s'était passé. Comme si j'avais été une marionnette, je n'étais plus maitre de mon corps, une sensation étrange, bien que ce ne ressente aucune douleur. Le géant était toujours là, hochant la tête de droite à gauche, dépité par l'expérience et faisant les cents pas autour de nous.

Lentement je repris mes esprits et je me souvins que quelque chose ou quelqu'un tentait de me sortir de cette emprise.
Alia !
Je me tournais vers elle, à genoux les mains sur sa tête, comme si ce rêve lui avait retiré toute son énergie. A moins que ce ne soit de ma faute.. Je me penchais sur elle et la prit dans mes bras.

Tu n'as rien ? Il ne t'as pas touché ?

Elle me souris pour me rassurer du mieux qu'elle le pouvait et se releva lentement en déclinant mon aide. Elle avait le regard noir envers le sorcier qui se tenait face à nous, à tel point qu'elle aurait pu lui sauter à la gorge si je ne l'avais pas retenu, un bras en travers de sa poitrine.

Attends...

Je fixais à présent Osgillath qui semblait ruminer derechef un charabia que lui seul comprenait. Je me postais devant lui afin qu'il cesse de bouger et levais la tête pour croiser son regard.

Dites-moi ce qui vient de se passer !
Et ne venez pas me dire que c'est pour mon bien. Regardez l'état de mon amie !
Qu'est-ce que vous avez fait !?

Mes poings serrés, le souffle rapide, la gorge sèche. Je m'attendais à tout de sa part. Excepté ceci...
Pour simple réponse il se mit à rire ! Un rire grossier, qui couvrait à lui seul le bruit de la nature environnante. Puis il me toisa avant de prendre la parole.

Tout ce que cette amulette à fait, c'est de révéler ce qui se cache en toi. Ce dont tu as peur d'affronter depuis ton plus jeune âge !

J'allais lui sauter au cou. Ces réponses ne valaient pas plus que celles de l'autre fois. Mais avant que je n'avance d'un pas de plus il se tourna vers Alia et reprit.

Rien n'est dût au hasard Alianae.
Tu devra l'aider dans sa quête, bien que ton sort soit différent du sien.

Le silence s'imposait une fois de plus. Même le vent ne soufflait plus entre les arbres. De longs regards échangés pour déchiffrer les dires du sorcier. Et avant que l'un de nous ne reprenne la parole, il s'était évanouit de la même manière qu'il nous avait apparut, en nous laissant simplement un petit coffret en métal à l'endroit même où il se tenait...

Alianae regardait le petit coffret, puis Skhizein.

Que voulait-il dire par là, tu crois que moi je dois mourire?

Skhizein remarqua, pour la première fois, la peur se lire dans ses yeux, la peur de mourire ou la peur de ne pas connaître leurs sorts.

Elle ramassa un morceaux de bois et tapa le coffret à différents endroits comme pour le tester, tout en disant à son ami.

On ne sait jamais, il est peut être piégé.

Elle avait un petit rire nerveux et était légerement tremblante. Rien ne se passait, le coffret avait l'air normal.
Elle s'agenouilla devant et tenta de casser le verrou avec un cailloux ramassé à côté. Tandis qu'elle donnait de gros coups, elle ajouta.

Tu as vu la marque?

Au dessus du coffret on pouvait apercevoir un dessin qui représentait, trait pour trait, au tatouage de Skhi.
Le verrou fini par céder dans un gros fracas, elle tourna le coffret vers lui.

A toi l'honneur. Il t'est surement destiné.

Des tonnes de questions embrumaient ma tête.
Que voulait vraiment le géant ? Pourquoi être parti aussi vite et sans avoir été clair pour un bifton ? Qu'est-ce que pouvait bien renfermer ce coffret ? Et surtout, fallait-il l'ouvrir ?

Je mis ma main sur l'épaule d'Alia avant de me pencher sur l'objet à mon tour. Le cadenas reposait par terre, ouvert mais sans être casser pour autant, il libérait néanmoins la serrure argentée.
Mes mains de chaque côtés j'effleurais les courbes des gravures en acier et observait attentivement le dessin du tatouage qui se trouvait sur le haut de l'ensemble.

Tu penses vraiment que je dois l'ouvrir ? Et s'il y avait l'amulette à l'intérieur ?

Je la regardais en espérant une réponse de sa part mais c'est une toute autre voix qui se fit entendre, là dans ma tête.

*Je serais toi, je toucherais pas à ça !
T'as vu ce qu'il nous a fait y'a pas si longtemps.
T'as peut-être envie que ça recommence !?
Et ta copine là...*

J'esquissais un sourire puis prit le cadenas pour refermer le coffret sans même vérifier ce qui se trouvait dedans. Puis je me tournais vers Alianae.

Il ne vaut mieux pas...
Et puis tu as raison, on ne sait pas ce qu'il peut t'arriver à toi si j'ouvrais ce truc.

J'enveloppais l'objet dans un drap en lin et le disposais au fond de mon sac.

Ce qui est sur c'est qu'il a un rapport avec moi, ou l'Autre. Mais tant que je n'en saurais pas plus, pas question d'y toucher !

Je m'équipais ensuite de mon sac à dos et ramassait nos affaires. Le soleil était au zénith et les nuages s'étaient évaporés. Je lançais un grand sourire vers mon amie et l'invitais à reprendre notre route et sortir enfin de cette foret maudite.

Sans bouger, sans dire un mot, elle le regardait faire, seul ses yeux se déplacaient au même rythme que Skhizein, ne le lachant pas du regard. Pourtant dans sa tête, ses pensées, elle revoyait les derniers évènements, comme un film. Tout ce que le géant avait pu dire et faire, l'amulette, puis ses pensées se fixèrent sur son ami.

Et si ce coffret renfermait la vérité, sa vérité. Et si le géant avait raison, si Skhizein était vraiment en danger. Et si elle n'avait pas le droit de l'empêcher de voir ce qui se trouve à l'intérieur. Et si....

Il est là, le sac sur le dos et cet objet à l'intérieur, devant elle, il attend. Elle voit son regard changé, il s'inquiete. Elle le sait bien, elle le sent, il s'inquiéte toujours pour elle. Il lui parle mais elle n'entend pas. Et si, et si... Devient-elle folle?

Et si au contraire c'est important?
Et si c'est les réponses à toutes tes questions?

Elle se tut à nouveau, cette phrase qu'il avait dit avant de partir. Elle sourit.

Tu n'es pas prêt... Tu te souviens c'est ce qu'il a dit.
Peut être que tu sauras quand l'ouvrir, quand tu seras prêt.

Et si c'était l'amulette....

Mais je veux que tu me fasse une promesse... Le jour où tu le sentiras je ne veux pas que du doute par peur pour moi. Alors ce jour là, tu dois me promettre de me le dire et je te laisserais ainsi seul un moment avec ce coffret.

Elle se tut, un instant.

Il faudra bien le faire un jour.....

Elle ne l'avait pas laché du regard.

Le vent soufflait dans ses cheveux et le parfum qui s'en dégageait m'hypnotisait comme lors de notre première rencontre. Sa voix telle une musique à mes oreilles se voulait douce et calme.

*Et si elle n'avait pas tord...*

Mes yeux croisèrent les siens et un sourire se dessina immédiatement sur mon visage. Si l'amulette était une torture pour moi, la présence d'Alia était d'un grand apaisement. Je tendis mon bras vers elle et pris sa main dans la mienne.

Je te le promet, Alia.
Quand je serais prêt j'ouvrirais ce maudit coffre, quoiqu'il puisse se trouver dedans.

Je lui souris et approchais mon visage du sien pour venir poser mes lèvres à la commissure des siennes. Un baiser timide, doux mais sincère.

Mais pour l'instant, je ne veux pas courir le moindre risque de te perdre...

Sujet: Re: Nous avancions vers la foret...