 Sujet: Si quelqu'un verse le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé. Genèse IX:6 [Ouvert]  Ven 15 Mai - 21:45 |
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La mort n'est pas chose plaisante.
La mort est douloureuse.
Mourir n'est point banal.
Sentir les meurtrissures de la chair, le sang qui s'écoule en bouillonnant, vos poumons qui se tordent, vos entrailles qui se répandent, votre peau qui brûle, cloque et fume....
Vous vous réveillez, le corps certes lisse et indemne, ressuscité par le bon vouloir des dieux mais votre âme, elle, garde les stigmates de cette douleur, comme une tâche noire qui ne demande qu'à enfler.
Trop souvent, ces temps derniers, mes danseurs rejoignaient la jonque avec cette grisaille dans le regard.
Trop souvent, ces temps derniers, certains puissants de ce monde, trop sûrs de leur force et de leur impunité, ont oublié le pouvoir de la mort.
Ont oublié la douleur.
Ont oublié la surprise d'une lame transperçant un abdomen. Leur abdomen.
Ceux là se promènent et tuent comme on cueille un bouquet de printemps, massacrant sans distinction bêtes et gens, monstres et adolescentes.
Juste parce qu'ils le peuvent.
Cela est-il juste ?
Cela est-il bien ?
Peu importe, le bien ou la justice.
Je ne me soucie que d'une chose.
Des miens.
On avait attaqué des Danseurs.
Sans raison, juste parce que c'était possible.
Alors, j'allais créer un autre possible.
La mort est capricieuse et les Danseurs sont revanchards.
Une mort pour une mort.
Le châtiment sera appliqué.
Ainsi en avais-je décidé.
La première à payer fut Piping.
Elle mourut de ma lame
Elle mourut de la magie de Nérine.
Je la tuais sans ressentiment. Presque avec regret. Mais quelle idée de s'amuser à son âge avec des allumettes...
La nuit tombait, les ombres s'allongeaient dans l'enceinte du temple. C'était le temps maudits des lapyres, les jours de sang et de crocs.
Elle était là, silhouette élancée, à combattre les bêtes.
Nérine servit d'appat, ce fut bref. Un coup, acier mordant dans sa jeune poitrine, les bulles carmines qui éclatent sur ses lèvres soudain pâles.
Une mort pour une mort, Piping.
Les seconds, j'y pris plaisir.
Etre géant n'excuse pas tout.
Eux deux, je les tuais, l'un après l'autre.
Je profitais de leur rapacité. C'était si facile.
Se poster devant la boutique. Ne pas broncher lorsqu'ils vous bousculent d'un air goguenard, si sûrs de leur force.
Surgir brusquement lorsqu'ils tentent de vendre les dépouilles des animaux tués à la chaine, pour le lucre.
Pour le premier, je sautais sur le comptoir pour être à la bonne hauteur.
Il mourrut sur le coup, sa tête pleine d'eau décollée proprement de son cou gras. Elle alla rouler sous le comptoir, affichant un air un peu bênet, aussitôt attaquée par des rats affamés.
Une mort pour une mort, Calvo.
Tu ne te souvenais même plus de cette jeune sylpheline bleutée que tu as écrasée entre tes paumes sales, n'est-ce pas ?
Une mort pour une mort.
Le geyser carotidien s'était à peine tari que le second comparse entra, sans même tenir compte du plancher poisseux et de l'odeur d'entrailles répandues.
Il était si grand, il était si puissant, qui oserait l'attaquer ?
Mon premier coup pénétra l'aine, cogna contre la hanche avant de descendre, chatrant l'impudent qui s'écroula à genoux en sanglotant.
Mon second brisa d'un coup de taille les côtes enfin à ma portée, s'enfonça dans la poitrine flasque, cisaillant les poumons, ma lame avide se gorgeant de sang noir.
Mon dernier coup s'enfonça dans le bulbe du nez, fracassant les cartilages pour s''installer dans la masse spongieuse du crane.
Il expira en louchant.
Une mort pour une mort, Sefvuf. Etre un géant ne t'en dispensera pas.
Vous autres maintenant êtes prévenus.
Frappez vite, frappez fort, frappez les premiers car sinon....
Rappelez vous.
Une mort pour une mort.
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Six
Age : 51
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