Nul besoin d'une taverne lugubre pour une entrevue malhonnête. [Si un ou des voleurs sont intéressés...]

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

Lonedonne, une galerie d'art.

La porte passe-partout qui tenait lieu d'entrée à cette salle d'exposition avait l'air des plus simples, battant bateau, non moins gris que les murs dans laquelle elle était trouée.
Passée la porte, un hall d'entrée, propre et feutré, lumière sombre et moquette prune. Exactement le genre d'antichambre dans laquelle je m'attendais à déboucher en allant visiter une galerie d'art. Odeur légère de livres neufs, de papier glacé, et de produit pour les vitres. C'est ça. C'est exactement ça. Trop banal, trop simple, trop évident.
En face de l'entrée, un guichet composé d'un bureau surmonté de pile de prospectus bien empilés les uns sur les autres, et d'une hôtesse d'accueil ratling dont les oreilles velues pointent joliment par les trous de son bonnet d'intérieur assortis à ses habits. J'arrive sur elle et m'arrête. Je sais ce que j'ai à faire.
Elle me demande quel tarif je désire.
"Juste une heure, je voudrais voir les nouvelles œuvres de Stakhoye."
La femme lève son museau vers moi. Elle a compris. Avec un calme professionnel, elle continue. Quel section ?
"Les sculptures."
Elle déverrouille un tiroir placé sous son bureau et me remet un badge en forme de trèfle que j'épingle sur ma poitrine. Sans sourire, elle me désigne le fond de la salle d'un signe de tête et ajoute que je peux y aller. Je jurerais que son pied a appuyé sur quelque chose que je ne peux voir situé sous le bureau, détail que je note parce que je suis au courant, parce que je sais. Je la remercie doucement. En réalité, c'est sa discrétion que je congratule. Son visage fermé, mais pas sévère, son expression qui ne change pas d'un poil lorsqu'elle accueille le visiteur suivant qui ne demande pas la même chose que moi, et donc, qui n'a pas le même but que moi.
C'est bien la seule chose que je sais sur cette galerie d'art : quand quelqu'un demande à voir les sculptures de Stakhoye, c'est que lesdites sculptures sont loin de l'intéresser.

Je débouche dans un couloir dont la clarté me fait mal aux yeux après la lumière tamisée du hall d'entrée. Les tentures noires s'alternent aux blanches sur les murs, quelques œuvres les ornent mais ce n'est qu'un couloir menant aux autres salles. Je cherche le panneau indiquant où se trouve la pièce que je recherche, le trouve et marche encore pendant quelques instants avant de pénétrer dans un hexagone aux teintes sablonneuses. Les sculptures sont bien là, évoquant toutes plus ou moins des sentiments, marque de fabrique de l'artiste. Toutes les statues, d'une blancheur de craie, sont criantes d'une expression bien définie, une la surprise, l'autre la colère, suintant d'un visage aux traits flous, pour que ne ressorte que l'émotion. Du bel art, je dois l'avouer. Dans un coin, un paravent translucide s'étend devant deux élégants tabourets de cuir noir aux pieds interminables. Je n'ai pas besoin de les fixer pour savoir que quelqu'un est déjà assis sur l'un d'eux.

Je marche droit dessus et m'y installe. C'est seulement après avoir vérifié que ma jupe n'était pas toute pliée, que je tourne patiemment la tête vers la droite, vers celui ou celle que je dois rencontrer.

[ Pfiou ! Alors, n'ouvrez pas ces yeux-là, je vous explique. En fait, j'ai un problème avec l'apprentissage de la caractéristique vol, et plutôt que de simplement poser la question, j'ai préféré le faire en rp. Donc si un voleur veut bien prendre la suite, je lui en serait reconnaissant ! Wink

Petits posts, pas longs, mais ça peut être sympa. Voilà, merci d'avant ^^ ]

Bien installée sur le tabouret, je patiente.
Guibole gauche croisée sur la droite.
Buste bien droit.
J'attends.

Pfiiooooouuuuu ... qu'est-ce que c'est long !!!

Mon pied bat la mesure d'une mélodie qui n'existe que dans ma tête.
Impatience quand tu nous tiens !

Petite moue impatiente.
J'attends toujours.

Alors en attendant j'inspecte mes ongles. Nickels chrome ! Coupés juste comme il faut pour ne pas laisser de trace de griffure si jamais une "proie" ne se laisse pas faire.
J'en profite pour croquer une petite peau là, sur le côté de l'index. Comme ça. Pour passer le temps.
Ça m'occupe.

J'en profite aussi pour décroiser rapidement les jambes et tendre à l'horizontale ma longue guibole droite.
Foutue botte qui tiens jamais !!!
Hop ! Remontée !!! Va plus m'embêter tiens !!!

Bon !!!
Je remets langoureusement mes longs gants noirs qui m'arrivent au dessus du coude et recroise les jambes.

Ah ! Du mouvement ! Voilà quelqu'un !

Une petite silhouette s'installe à mes côtés.
Silencieusement.
Furtivement.
C'est moi qui romps les quelques secondes de silence.

Oui ?
Que puis-je pour vous ?

Bras qui se croisent sous la poitrine.
Regard interrogateur voire inquisiteur ...

( Merci d'avoir répondu Wink

)
Elle est grande, les cheveux blonds, les membres agiles, les doigts aériens. Je suis sûre que lorsqu'elle se lèvera, elle semblera être une ballerine chaussée de longues bottes noires. Le portrait type, parfait, de la voleuse professionnelle. Au moins, je ne serais pas déçue. Je suis certaine qu'elle saura répondre à mon unique question.

Je me redresse sur mon siège, décroise les jambes, me tenant droite mais restant souple. Ce n'est qu'une question, après tout, pas un entretien d'embauche.

- Bonjour...Tout d'abord, merci d'avoir pu venir, je n'ai entendu parler de ce...QG où les voleurs se rendent depuis peu, depuis que je cherche une réponse à ma question, en fait. Sans cela, je n'aurais sans doute jamais eu de réponse.

Bien.
Connaissez-vous cette personne, une femme qui attend très souvent dans l'Académie d'apprentissage au vol ?

Elle s'installe.
Sereine.
Calme.
Prête à poser sa question.

Je l'écoute.
Attentive.
Œil plissé d'un air interrogateur.

Ah oui je voie très bien de qui vous parlez !

Tu parles !!!
J'vais la voir régulièrement la folle ! Et elle est pas foutue de me dire autre chose que sa sempiternelle phrase ...

Personne très étrange.
J'avoue qu'elle m'intrigue et que je passe de temps à autre la saluer.

Hélas je ne sais rien d'elle.
Elle me répète toujours la même phrase.

Je ponctue mes dires par un mouvement circulaire de l'index autour de ma tempe droite, le tout sur-ponctué d'un vague regard vers le plafond.

Ainsi donc, elle connaît bien ladite voleuse.
Et elle aussi semble confrontée à son quasi-mutisme permanent. Mais peut-être n'a-t-elle pas toujours été ainsi..? Je vais vérifier cela tou de suite, j'aurais enfin bientôt ma réponse, celle que je cherche depuis longtemps et donc la question me fait tourner en bourrique.

- Et...Est-ce qu'elle vous parle...d'argent ?

Car...Oui, je désirais apprendre cet art qu'est le vol.

Je n'en dirais pas plus. Je n'ai pas besoin de me répandre en explications et en rougissements. Après tout, elle aussi est une voleuse, oui, employons les mots véritables. Je n'ai pas à avoir honte de vouloir arrondir mes fins de mois...Ainsi je pourrais rapporter sur la Jonque autre chose que mes sempiternelles dents de rats.

- Et je pensais qu'il fallait trouver cette personne. J'ai donc tenté de lui remettre l'argent qu'elle me demandait, mais elle l'a refusé. J'ai pensé que ce n'était pas assez, et réitéré ma demande en vidant cette fois mon coffre de son argent. Il y en avait sûrement pour plus de 15 000 biftons, et elle n'en a toujours pas voulu. Alrs, pensez-vous que je n'ai pas donné assez ? Ou que cette femme n'est tout simplement pas la bonne personne à qui s'adresser ?

Tout cela débité à voix basse, neutre, rapide. Presque monocorde. Je ne veux pas que mes émotions transparaissent dans ce que je dis.
B-A-BA du voleur, je présume.
Être discrète, en approche comme en paroles.

J'ai bien peur de ne pas comprendre ...

Et là je sens ma botte qui recommence à vouloir se faire la malle !!!
Ah nan hein !!! Ca va pas recommencer !!!
Je me retiens de la remonter un peu plus. Ça ne ferai pas très présentable. Alors je me redresse un peu mieux et décroise rapidos les jambes pour les recroiser de l'autre sens.

En fait nous pouvons croiser cette personne à deux endroits.
Et à l'un de ces deux endroits, elle vous apprend comment utiliser vos mimines pour détrousser les gens sans qu'il ne s'en rendent compte.

Je me garde bien de dire qu'un entraînement et une agilité quasi parfaite peuvent aider à cela. C'est sûr que sans une once d'agilité votre discrétion sera aussi effective qu'un tauren dans un jeu de quilles.
Petit ricanement interne. Gniiaahh ahaha.
Bon bref !

Donc si vous ne l'avez croisée qu'à l'Académie dont vous me parliez et bien ça n'est pas là qu'elle enseigne cet art ... divin.

J'avais prononcé le dernier mot dans un murmure que l'on aurait pu prendre pour de la jubilation. Dans mes yeux brillait une lueur. Lueur de passion. Passion pour le vol ...