Loin

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

Sujet: Loin Dim 31 Mai - 19:54

Lone Donne est loin à présent.
Mes pensées aussi.
Mais elles ne sont pas loin devant moi, vers la mer, vers le lieu où je me dirige.
Non, elles trainent. Elles sont encore sur les pavés de la ville.
Et je ne veux plus qu'elles y soient.

Comment faire comprendre à mon cœur ce que mon cerveau croit être le mieux ?

Je sais qu'elles me suivent, de loin, déchirées à l'idée de ce que je compte faire.
Mais tant pis.
Pour une fois, le cœur aux oubliettes.
Mes pieds l'ont compris.
Ils battent à présent le pavé d'Aster Damné.

Il n'y a pas grand monde ici.
Je me sens libre.
Plus besoin de rechercher l'ombre pour s'y cacher, plus besoin de raser les murs, plus besoin de regarder derrière soit.
Libre.

J'ôte la capuche qui cachait mon visage et mes cheveux, laissant ainsi ces derniers voler au vent.
Vent qui m'amène les effluves de la mer.
Elle m'appelle.
Je cours la rejoindre.
Et je souris, en la voyant.
J'écarte les bras, ferme les yeux.
Libre.

Je me mets à tournoyer sur le port, et, fait étrange, je ris.
Je ne sais même pas pourquoi, mais je ris.
Ça me fait du bien.
C'est comme si ça me libérait d'un poids que j'ignorais avoir.

Ivre de cette nouvelle vie que je sens affluer en moi, je vais faire quelques emplettes et prends une chambre à l'auberge du port.
Je me change. Mets des vêtements légers, et sors de ma chambre.
Je me perds dans les couloirs.
Et tombe sur un loir.

Je reste en arrêt devant lui, qui ne me voit pas, puisqu'il dort.
Encore.
Je le regarde un long moment, sans savoir que faire.
Un mouvement dans son sommeil me fait m'enfuir.

Je cours, une fois encore, et je quitte l'auberge.
Je cours, vers la mer.
Tout droit.
Je manque tomber à l'eau.
Je regarde autour de moi, vois des petits escaliers, et décide d'y descendre.
Un sorte de ponton, avec une barque accrochée.
Je m'assoie, remonte le bas de mon pantalon, et plonge mes pieds dans l'eau.

Une idée germe dans mon esprit.
Ce soir, pourquoi ne pas faire un bain de minuit ?