Sujet: Rancoeur Mar 7 Avr - 21:40 |
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Prends tes médocs, ne discute pas. T'embêtes tout le monde avec tes idées, qu'elles soient noires, ou couleur vie de tout les jours. Tu nous embêtes tous à ruminer toute la journée. Je me demande ce qu'il te faut. Un bout coup de dissolvant sur tes doutes, ça ne te ferait pas de mal, un bon coup de pinceau sur la peinture qui s'écaille, une couche de vernis pour faire briller le tout. Parce que ta blessure ne sera pas réparée en profondeur, personne ne viendra y mettre ni d'onguent, ni de colle à bois. Elle restera béante malgré le vernis qu'il y aura dessus. Mais qu'importe, puisque le vernis brille. Alors prends tes médocs, c'est fait pour ça. Prends tes médocs, ne discute pas.
Tu la sens, dans ta gorge, l'angoisse, tu la sens tous les jours et elle prend de multiples formes. Elle est ta seconde moitié, elle vit avec toi. Une bête rampante qui, tapie dans ta gorge, dans ta poitrine, se réveille à la moindre contrariété. Impossible de la faire disparaître. Mais tu peux l'oublier, faire semblant, c'est si facile, tu l'as fait si longtemps, tu continues de le faire, alors arrête d'étaler tes misères et garde-les pour toi, même les écrire, c'est déjà de trop, sauf si c'est pour les foutre au feu après. On t'as acheté des cachets, on t'a emmené voir des gens, on t'as dispensé de voir ceux que tu ne voulais pas voir, alors ne vas pas dire désormais que tout va encore mal. Qu'est-ce qu'il te faut ? Gamine pourrie et gâtée. Quand on fait ce que tu désires pour aller mieux, tu n'est toujours pas contente. Que te faut-il ?
Trouver où ça coince. Prendre le mal de face, une bonne fois pour toutes. Le regarder droit dans les yeux, quitte à se prendre une raclée, une grosse claque dans la figure, une vague salée d'eau glacée, tant pis, ça réveille, ça fait mal mais on se relève et on rattaque du bon pied. Mais ou savoir par ou attaquer ? T'es tellement parano que t'attaqueras de tous les côtes à la fois. Tu t'en prendras à tout le monde car tu crois que le monde entier t'en veut, pour un message tardif à être renvoyé, pour une parole de trop, pour une seconde trop tôt ou trop tard...Tu as le monde entier contre toi. Et des cachets dans ton tiroir, ils sont faits exprès pour t'aider. Alors prends tes médocs, oublie tout ça.
Mais manger un médicament, c'est comme mettre une couche de vernis... Ca soulage, un moment, on croit que tout est fini, que l'angoisse a disparu, on ne se tient plus sur ses gardes, on se ramollit, mais l'angoisse, elle est toujours là, tapie, sournoise et vigilante, prête à chopper la moindre occasion pour se manifester à nouveau. Et elle frappe, encore, plus fort, plus profond, à chaque fois, parce qu'on s'est trop relâché, on a été trop stupide pour croire qu'une pilule suffirait à panser une plaie qui a mis des mois, des années à s'ouvrir. Je veux pas de ses remèdes. Je veux me soigner en profondeur. Le mal par le mal, s'il le faut. Me prendre une beigne, finir au tapis, mais se relever, parce qu'on peut pas avoir plus mal, et si c'est le cas, tant pis, ce ne sera que le début d'une nouvelle vie, une vie dans laquelle je ne prends pas de médocs mais des coups qui me rendent plus forte, coups que je rendrais au centuple. Dégage, je suis pas une vieille qu'on sature de produits pour qu'elle nous foute la paix avant qu'elle ne meure, dégage, je veux pas de tes sales produits. Je préfère le nœud de vipères coincé dans la gorge, celui qui empêche le cœur de battre à son rythme. Va-t-en, laisse-moi et remballe tes médocs. Je suis pas malade, je suis pas folle, je suis pas une vieille qu'on achève à coups de sédatifs et de relaxants. J'ai encore du temps à vivre, même si je dois le vivre en me taillant ma route à coups de poings et de pieds et de larmes parfois.
Mais arrête donc d'emmerder le monde, toi et tes idées. Prends tes médocs, c'est fait pour ça. Prends tes médocs, ne discute pas.
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Youtcha
Rédaction de Munuroë
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