J'ai une tête à faire les croisades?

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

On entend des bruits.
On voit du sang couler.
L'odeur de poubelle de LoneDonne a gagné des effluves de puanteur cadavérique.

Tout ça pour quoi?
On dit que ce sont les Dieux qui prennent les armes.
Enfin... Les Dieux...
Leurs chiens-chiens prennent les armes pour eux, parce qu'un Dieu, ça ne se salit pas les mains.
Et pourquoi est-ce que tout d'un coup, alors que ça ne veut pas se salir les mains, ça voudrait salir les nôtres?

Parce qu'on les connait, les Dieux, ils ne se jettent jamais des tomates pourries à la tête, ils en font jeter sur les adeptes des autres, il y a moins de risque d'éclaboussures. C'est que ça doit rester propre et net, un Dieu.

C'est surtout vachement manichéen, un Dieu. "Si on n'est pas pour moi, on est contre moi", et tout le tralala.
Ben moi qu'est-ce que ça me fait, que Dieu ait fait une Erreur, et qu'elle soit à corriger, ou pas?
Qu'est-ce que ça me fait qu'une Déesse ait été réduite à rien et exige réparation?

Déjà, plusieurs de leurs chiens sèment la mort dans LoneDonne.
Ceux de Lymbia.
Ceux de Dieu, on ne les a pas vus, mais ils s'annoncent tout aussi subtils.

Moi, j'ai choisi.

J'ai choisi moi.

Et ce premier chien de Lymbia, celui au nom imprononçable et à la crinière de sang, qui était sur mon passage, je lui ai dit ma façon de penser.
D'un coup d'épée.
Et d'un second.
Et de tous ceux nécessaires pour que son sang se mêle à ses cheveux.
Oh, il a été bien retord, lui, il s'est bien défendu. J'en ai senti dans ma chair les blessures profondes.
Mais c'est moi qui ai pris sa tête, et lui n'a eu qu'un peu de mon sang.

J'espère bientôt avoir le chien de Dieu sur mon chemin, pour qu'il transmette mon bonjour à son créateur...

Tu l'aimes cette tête, Sire Anno ?
Elle te plaît ?

Je suis apparue en face de toi, de l'autre côté du cadavre. Debout et immobile, je te fixe, le visage neutre, sans émotion. Je te regarde tenir la tête du chien de Lymbia, cette tête aux traits trop purs et aux cheveux rouges. Mais je me fous de la tête en vérité, c'est toi que je scrute, Sire Anno. Toi.

Joli coup...
...
Mais bien inutile...
Il se relèvera.
Tu le sais...

J'ai parlé doucement. C'est bien assez pour que tu entendes. Ma voix parvient plus à ton coeur qu'à ton oreille de toute façon... Tu l'entends dans ta tête...

Je pose un genou près du corps du guerrier, frôle la plaie béante, l'air miroite... et bientôt tu ne tiens plus qu'une mèche rouge, la tête est à nouveau à sa place sur le cou puissant. Mais le guerrier ne vit pas. Pas encore.

Je contemple un instant ses traits figés. Mes sourcils se froncent, un rien de dégoût. Il faut que je le voie comme une machine, pas comme un être vivant, et tout de suite ce sera plus facile... Alors pourquoi est-ce que je fais tout ce qu'il ne faudrait pas ?

Je soulève la main du cadavre, lui ôte un gant, puis l'autre. Et un instant je garde cette main nue et froide, posée dans la mienne. Une grande main de combattant. Si pâle...

Il incarne la violence aveugle, et je hais cela. Mais je hais plus encore ce que devient le monde... Alors sa présence est un mal nécessaire...

Je relève les yeux sur toi, toujours debout à deux pas. Je te fixe droit dans les yeux. Je me relève lentement, sans te perdre du regard, enjambe le corps pour m'approcher, et te tends les gants sombres.

Pour que tu te souviennes.
Aujourd'hui tu l'as tué.
Pourquoi ?

Alors que tu tends la main pour prendre les gants, je la saisis doucement dans la mienne. C'est suffisant. La voix basse, si basse, je te parle. Et pendant que je te parle, Sire Anno, vois les images qui défilent dans ton esprit... Ne résiste pas...

Cet homme, le vois-tu ? Il est dans ce caniveau depuis deux jours. Il est mort depuis quelques heures, et personne ne s'arrête... Il faut dire qu'il est connu pour vider tous les fonds de barrique de toutes les tavernes du port. Hiers ses "amis" riaient en prenant les paris sur le temps qu'il lui faudrait avant de tomber dans le port et de s'y noyer. Ils ont tous perdu. Il meurt sur la terre ferme...

Cette femme, la vois-tu ? Mado, je crois... Ses pareilles hantent LoneDonne, mais c'est récent... Elle mourra bientôt, pourrie de l'intérieur d'avoir servi de fosse d'aisance à des milliers de mâles torturés par la luxure. Et aussitôt une autre la remplacera...

Et celui-là, tu le vois ? Lui, c'est pour dans treize jours. Son coeur lâchera. Trop de graisse... Regarde-le bâfrer... Alors que dans la ruelle d'â côté, une famille entière guette ses restes... Comment le trouves-tu, Sire Anno ?

Et elle ? Jolie hein ? Si tu savais... Elle guette les hommes comme une araignée au centre de sa toile, elle utilise ses jolies formes et ses yeux faussement juvéniles pour les attirer, elle se les enchaîne par le sexe, et tu sais pourquoi ? Par pure vanité... Une fois tombés à ses genoux, elle s'en désintéresse... Tu la trouves toujours aussi jolie à présent ?

Et celui-ci ?
Ah oui...
Je sais...
C'est mon frère.
Enfin en partie...
Vautré dans la soie, trois femelles endormies contre lui, ivre de luxure et de vin, repu de débauche... jusqu'à la prochaine fois. En principe dans quelques heures, il lui en faudra une autre ration... C'est que nous dieux n'avons pas de besoins... mais la satiété n'existe pas pour nous... Tu vois ? Lui, c'est mon frère.

Et lui, là, mon père...
Il voit tout ceci...
Et il s'en fout, Sire Anno...
Il s'en fout...
Pour toi qui n'a jamais rien connu d'autre, ce n'est pas plus choquant que ça, n'est-ce pas ? LoneDonne a toujours été un cloaque ignoble, pour toi, une ville pour les meurtriers et les putains, AsterDamné, un égoût, RobeInwoude est encore à moitié épargné, car tous ces assoifés de vice n'en ont rien à faire de la verdure...
Mais peux-tu sentir ma peine ?
Peux-tu la voir, et essayer d'imaginer ?...
Regarde-moi, Sire Anno...
Regarde...

Tout à mes pensées de quoi faire de cette tête sanguinolente qui risque de me tacher tout partout, et même pas bien belle à empailler, je suis surpris par une ... voix.

J'ai eu un doute d'abord, ça aurait pu être, ça aurait dû être, le chant d'un oiseau au printemps, le frôlement d'une source chaude sur un galet, le vent qui se lève et fait frémir les feuilles des plus haut pins lorsque le soleil matinal vient en lécher la cîme, ou le râle enivré d'une maîtresse entre les bras de son amant, perlée de plaisir et d'abandon...

C'est pourtant bien une voix, subjuguante, attirante, cristalline, chaude, intense de plénitude. Une voix jamais entendue encore.
Mes yeux ne peuvent que suivre l'origine de ces paroles, pour découvrir Celle... pour qui les mots ne seront jamais assez forts, jamais assez nuancés, jamais emplis d'assez de fièvre et d'adoration.

Je me trouve presque comme un rustre, là, ma lame dans la main droite, et ma main gauche encore refermée sur la graisse et les poux d'une crinière rouge.

Je ravale ma salive, ma pomme d'Adam moins preste qu'à l'accoutumée.

Elle est là, Elle, devant moi. Elle joue de cette apparence zumaine comme pour me mettre à l'aise... ou pas?
Aurai-je préféré un buisson ardent? La voix du tonnerre? Quelques lignes aériennes se gravant à même le marbre?
Je ne sais pas, j'y aurai cru plus facilement, plus rapidement, peut-être, mais j'y aurai perdu, certainement.

Ce corps sombre à nos pieds, envoyé par les dieux, par Lymbia, il est dans son camp à Elle non? De ce que les prêtres et les exégètes tergiversent ces temps-ci, cette guerre divine, l'association du Père et du Fils contre les deux Soeurs....
Pourtant, pas de colère dans Ses yeux, je ne sais même pas si je pourrai la voir, cette émotion sur Son visage.
Pas de remontrance d'avoir effacé la vie d'un de ceux qui oeuvrent ... pas pour Elle... contre Ses ennemis.
Elle en tire des gants. Sombres, je les imagine usés à l'endroit des griffes, le cuir tendu par les veines puissantes et pulsantes de haine.
Offerts comme souvenir, comme histoire, comme questionnement.
Ma main n'a pas hésité, elle n'a pas attendu l'invitation muette, elle était là, juste pour recevoir ce don de Banda.

Et rien ne m'a préparé à ce que j'ai ressenti alors, quand dans cet échange d'un cuir tanné, nos doigts se sont touchés, ma main prise dans les Siennes, comme plongée dans de l'eau délicieusement chaude et parfumée, aux vapeurs qui m'enivrent, et déjà me font tourner la tête.

Je ne sais plus si mes yeux sont ouverts.
Je ne sais plus si mes pieds touchent encore le sol.
Je ne sais plus si je suis avec Elle, ou trempé de sueur dans un cauchemar qui ne veut me libérer.

Je ressens, au plus profond de moi-même, ces images-là. Celles qui semblent avoir l'or brillant des plaisirs, des amours, des dons divins... Mais qui, alors que l'on gratte un peu, révèlent le charbon, sombre et poisseux, des vices, poussés à l'extrème. Là où l'être vivant choisit de ne plus avoir de barrières, et de tomber de lui-même dans le précipice qu'elles délimitaient.

Je frissonne.

Je ressens encore Sa vision d'un Frère, d'un Père, qui dénaturent ce à quoi Elle a donné vie.

Plongée...

Ses yeux fixés dans les miens, toute la peine et la déception du monde concentrés dans ces deux petits brasiers qui m'hypnotisent.

Trop.

Sans pouvoir détourner les yeux, les refermer, je les sens humide.
Une vision qui me dépasse, trop d'images, trop de sensations, trop de cris et de plaintes. Dépassé, rempli

J'ai mal.

...

Je suis par terre, agenouillé. Prostré ou prosterné devant Elle. Heeliad n'est plus là, peut-être déjà repris sa marche tel un zombie vers les ennemis de Lymbia, ou alors il n'a pas résisté à la présence de Banda et ses effluves sensuelles, et il s'est évanoui dans les airs, son existence impossible autour de la déesse.
Nos mains ne se touchent plus, les gants sont à ma ceinture, pliés. Des gants... pourquoi a-t-elle choisi?

Je ne vois plus ce qu'elle voulait me montrer, au plus profond de sa peine et de sa douleur. Je n'y aurai pas tenu plus longtemps. Mais j'en vois encore les images rémanentes.
Pas celles qui parlent d'une Erreur originelle, d'une déesse enfermée, d'une revanche dont je n'ai que faire.
A peine celles qui rappellent l'inégalité, les défauts et les vices.
Un aperçu du passé.
Des dieux, penchés sur un berceau, les uns rieurs, les autres moqueurs. Tels des bons parrains, distillants leurs dons au nouveau-né. L'une promet la vigueur, la finesse, et le bras (entre autres extrémités) long. D'un rire gras, un autre rétorque que le nez sera aussi long. Une troisième, peut-être voulant rattraper la dernière intervention, rassure que si la beauté n'y est pas, le charisme et le language fleuri y feront remède. Un dernier, solennel, fit de ce language fleuri une prison, autant qu'une bénédiction. Lesquels étaient ces dieux?
J'ai eu un aperçu du présent.
Une armée inspirée par Lymbia et Banda. Une armée qui vit pour exister,
et non pour se détruire. Une armée comme une thérapie de choc, un
caillou dans la marre, l'étincelle qui met le feu aux poudres et rase
l'insensible pour reconstruire le vrai.
J'ai eu un aperçu du futur.
Celui d'un fils, qui grandira à LoneDonne ou ailleurs, et qui aura le choix, évidemment, de se vautrer dans ces mêmes vices, de jouer aux chevaliers sans peur et sans reproche, ou simplement de louvoyer. Le choix. Mais l'aura-t-il? En l'état, le vice est partout, presque un choix obligé, l'alternative étant si peu visible. Le libre arbitre, le choix ultime laissé à sa création, le Don de Dieu, n'est-il pas intimement perverti par la présence d'Odieu, qui fait irrémédiablement pencher la balance d'un seul côté? Si je devais pouvoir donner sa chance à mon fils, ne serait-ce pas celui de choisir par lui-même, pour lui-même?

C'est une paire de gants qu'Elle m'a tendue. Elle a eu le tact de me les donner dans la main. Je n'en ai pas eu autant la dernière fois que je me suis séparé de ma dernière paire. L'heureux bénéficiaire les a reçu telle une gifle, et s'en est servi peu après comme linceul.
Des gants comme une provocation, un duel... ou un défi.
Le défi de ne pas rester le boss qui profite du monde tel qu'il est. Défi de voir plus haut, plus grand, plus difficile aussi. Défi de voir la vie comme elle devrait être, et non comme elle est.
Un défi. Elle me connait bien. J'aurai hésité peut-être, maintenant je ne peux plus.

Ma tête relevée, les yeux de la Déesse ayant déjà fait leur office, ce sont les yeux d'une zumaine que je contemple, vivants, brillants d'une lumière réfléchie autant que d'une volonté propre, souriants aussi, même sans voir ses lèvres.

Elle sait, elle comptera sur moi.

Ben dis donc, je suis sentimental moi aujourd'hui, c'est Elle qui me fait cet effet-là? Et son influence disparaitra-t-elle avec la fin de cette entrevue? Rien n'est moins sûr...

Elle a un lent signe de tête, comme une acceptation. Puis sa voix s'élève encore.

Sire Anno, dans trois jours je te trouverai. Nous verrons alors si ta décision est restée la même... Mais tu n'as pas choisi la voie la plus facile.
Et je crois que tu le sais...

Soudain, c'est comme si elle était très loin déjà, sans avoir bougé pourtant.

Dans trois jours, Sire Anno.
Pour l'intant tu es un espoir.
Si tu en décides ainsi, tu deviendras une promesse.

Puis elle disparaît complètement.
Il ne reste qu'une effluve ténu de parfum.
Et une sensation sur sa main, qui restera encore de longues heures.

Comme dans un rêve.
Partie maintenant, comme une brume qui s'efface devant le soleil matinal.

Pourtant, les traces de Son passage sont tangibles.
A ma ceinture, une paire de gants, sulfureuse, presque maudite. Les
mettrai-je? Probablement pas, je préfère le contact direct avec mon
cuir à moi. Mais je les garderai à mon côté, un rappel pour moi, une
mise en garde pour les autres. Et toujours pratique à avoir, une paire
de gants...
Au bout de mes doigts, Sa chaleur perdure, picotante. A l'orée de mes narines, Son parfum qui s'entête, capiteux. Et au fond de mon regard, l'image rémanente de cette Déesse, inoubliable.
Trois jours, elle m'a donné.
Trois jours de réflexion, trois jours de doute?

Ma nuit suivante aurait dû être blanche.
Je repasse dans ma tête ces évènements, en évitant la partie douloureuse, qui a déjà laissé sa marque.
Une déesse faite femme pour venir ouvrir mes yeux, mes sens, et un peu de mon coeur. Me montrer un chemin, et me laisser l'emprunter.

Redresser les tords divins, affronter les armées de Dieu et Odieu, mener les troupes des deux Soeurs à la victoire, pour donner un peu d'espérance, de liberté, de sensibilité, de chance aux survivants? Et moi parmi eux, et mon fils parmi eux.

Le milieu de la nuit. Peut-être me suis-je finalement endormi, peut-être ai-je remis mon épée à mon côté pour déambuler dans les rues désertes de LoneDonne et me changer les idées.
La brume.
Les lumières rares et diffuses.
Les bruits sourds, ça et là.
Et dans ces nuages, un homme ailé.
L'âme aussi noire que ses ailes sont blanches.
La dualité aussi prononcée que l'alliance de la haineuse Lymbia et de la sensuelle Banda.
A mon approche, ses ailes s'ouvrent. Pas pour s'envoler, rien que pour me montrer son envergure. Impressionner avant de frapper. Faire sentir petit et implacablement vissé à la terre. Son regard qui transperce, juge, et semble déjà exécuter la sentence.

Un nom qui résonne dans ma tête, et déjà, je sais qu'il est là pour moi.
Wardog, l'âme damnée de Dieu.
Trop bien renseigné, veut-il tout de suite me faire renoncer à cette décision tacite prise en la présence de la Déesse? Veut-il me montrer le charme de l'autre bord?
Il n'est probablement pas assez subtil pour ça. Il a vu qui était son ennemi, il l'a choisi, il l'a chassé.

Et moi, si on me cherche, on me trouve.

Je n'ai pas son envergure, mais j'ai assez de membres disproportionnés, merci.
Je n'ai pas sa capacité à voler, mais j'en ai le plaisir, quand je me l'imagine.
Je n'ai pas son destin, parce que lui ne l'a pas choisi.

Sabre au clair, et moustache qui rebique, contre musculature d'acier et effets de plumes.
Le combat est irréel.
Il plonge, je me cabre, je feinte, il s'envole, des plumes qui jaillissent, du sang mortel qui les rougissent, des jurons qui fusent de toutes parts, des sourires mauvais qui glacent les veines, un cri de douleur ou de victoire, un coup qui porte ou qui rate...
Et une conclusion.

Le sang c'est mêlé au sang. Le mien, le sien.
Le sien ne coulera plus, figé par la main glacée de la mort.
Le mien coule encore, jusqu'à ce que je guérisse des blessures.

Au matin, les draps du lit sur lequel je me suis affalé sont humides et collants.

Transpiration du cauchemar, restes de sang séché du combat.

Je sais qu'il reviendra.

Trois jours.
Et puis trois nuits.
Et par trois fois le chien de guerre renvoyé au paradis des canidés.

Sujet: Re: J'ai une tête à faire les croisades?