Mène la danse

Beaucoup s'en doutent depuis un bon moment.
D'autres se le cachaient pour y croire encore.

On a tenté plusieurs manoeuvre de réanimation?
Massage cardiaque, insufflation, et autre tripotage peu courtois.

Rien n'y a fait.

On s'est fait beaucoup de mal ces derniers temps.
Beaucoup de mal a s'acharner.

Le concept de Munuroe avait un potentiel, mais nous, avions nous vraiment la compétence …

Je repensais à ce que quelqu'un nous a dit en claquant la porte. D'ailleurs, un écho s'est glissé par la fenêtre après son départ en haussant les épaules et en dandinant du cul : Nous sommes fragiles et vacillants comme la flamme d'une bougie, trop instables pour qu'on y consacre son énergie créatrice.
C'est difficile de répondre à un écho. ça vient de loin, c'est aussi franc qu'un …

Sujet: Mène la danse Jeu 18 Juin - 19:40

-Je te paries tout ce que tu veux que je peux te faire du mal sans te toucher.

Un sourire apparait sur ses lèvres, ou plutôt un rictus. Son visage est dur ; dans ses yeux brille une sombre lueur, une de celle qui fait peur lorsqu'on la voit.
Nul sourire sur mon visage, et c'est une lueur angoissée qu'il peut lire dans mes yeux. J'ai peur. Peur de lui. Ça fait maintenant une semaine qu'il me fait peur. Une semaine que j'ai compris. Une semaine que je le fuis. Une semaine qu'il me poursuit.
Et voilà qu'il m'a trouvé. Il s'avance vers moi. Je recule. On dirait une danse, et c'est lui qui la mène. Je me retrouve acculée contre le mur, et il s'approche encore.
Je ferme les yeux, déglutis avec difficulté. Les seuls sons qui me parviennent sont ceux de ses pas sur le sol, son souffle lorsqu'il approche son visage du mien. La pièce me semble à présent bien petite. Il ne me touche pas et pourtant je le sens mieux que jamais.
Il approche sa bouche de mon oreille. J'esquisse un mouvement de fuite mais il m'en empêche. Le bruit de ses poings sur le mur de chaque côté de mon corps me semble assourdissant.

-Tu veux jouer avec moi dis ?

Ces mots, il les a susurré à mon oreille, et moi j'en ai tremblé.

-De toute façon...

Ses doigts se posent sur ma joue, me caressent.

-... Tu n'as pas le choix.

Ce ne sont plus ses doigts que je sens sur ma joue mais la froideur du métal. Soudain, plus rien. J'ouvre les yeux, le cœur plein d'un espoir qui se brise en le voyant encore là.

-Sans te toucher, crois moi, tu auras mal.

Il éclate de rire. Tout à coup, le voilà de nouveau devant moi.

-Je suis la Chimère Estendra, celle que tu as contribué à créer.

Sa voix se fait cajoleuse, ses traits se détendent. Le regard qu'il pose sur moi est doux, presque tendre. Ses doigts se posent à nouveau sur ma joue en une douce caresse.

-Alors... Laisse moi te faire du mal.